L’Académie sous la Restauration

Un an après le premier tome des Procès-verbaux de l’Académie des beaux-arts, paraît le second, couvrant la période 1816-1820, l’ensemble devant constituer une somme indispensable pour comprendre l’histoire de l’art du XIXe siècle. Jean-Michel Leniaud, qui dirige le projet, préface avec une exemplaire clarté ces procès-verbaux parfois arides, mais qui retracent quatre années très vivantes de l’histoire de l’art français. C’est Antoine Quatremère de Quincy (1755-1859), ami de Canova, qui préside les joutes académiques. En 1817, le concours du prix de Rome s’ouvre au paysage historique, le premier lauréat en est Achille Etna Michallon. Pour les “grands prix”, les peintres récompensés sont Léon Cogniet (1817), Nicolas Auguste Hesse (1818) ou Charles Philippe Auguste de Larivière (1820). En sculpture, en 1819, Seurre, le futur auteur du Louis X11 du château de Blois et du Petit Caporal des Invalides, bat Théophile Bra, l’halluciné qui fascina Balzac ; Barye, en 1820, doit s’incliner devant Georges Jacquot tombé depuis dans l’oubli. Parmi tous les primés de la Restauration, ceux que l’on aimerait le plus redécouvrir sont les musiciens : qui connaît aujourd’hui Désiré Alexandre Batton ou Aimé Leborne ? Pour le volume suivant, vite, que l’association musicale de l’École des Chartes et les plus jolies voix de nos jeunes archivistes déchiffrent et enregistrent tout cela, et que le professeur Leniaud glisse, grâce à une subvention du ministère de la Culture, un Compact-Disc sous la couverture !