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Blessures de la photographie

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 9 janvier 2004 - 180 mots

Quand on a vécu l’Irlande du Nord de 1972, le Vietnam de 1973, le Cambodge de 1974-1975, le Sahara occidental de 1976, l’Iran khomeiniste de 1979, le Liban de 1982, c’est un palmarès, mais quand « on » est une femme-reporter, cela tient de la fuite en avant, de l’inconscience peut-être.

Les photographies de Christine Spengler n’ont rien à envier à celles de ses homologues masculins ; au contraire, elles ont cette singulière résonance de la vie qui continue pendant la guerre, ce mélange constant d’horreur et d’espoir qui vient aussi des femmes et des enfants, acteurs oubliés de tous les combats.
Les commentaires de l’auteur dépassent l’apologie convenue du genre, et ramènent à la mesure du quotidien : « Le fait d’être une femme m’aide beaucoup dans mon métier.»
Connaît-on beaucoup de photographes capables d’assumer (à propos de l’une de ses meilleures photographies) cette distance : « Grâce à mon grand angle, je saisis la vision apocalyptique d’une ville bombardée » ?

Christine Spengler, Années de guerre 1970-2002, éd. Marval, 2003, 224 p., 96 photos, 60 euros. ISBN. 2-86234-356-0.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°184 du 9 janvier 2004, avec le titre suivant : Blessures de la photographie

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