Art d’après guerre et contemporain

Christie’s se démarque

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 3 juillet 2012 - 682 mots

La maison de ventes présentait le 27 juin à Londres une sélection plus prestigieuse
que celle de Sotheby’s, dont la vente s’était tenue la veille.

LONDRES - La vente du soir d’art d’après guerre et contemporain le 26 juin à Londres chez Sotheby’s a rapporté 69,3 millions de livres sterling (86,6 millions d’euros), dans la fourchette d’estimation de départ. Le contrat est rempli, mais il est clair que la maison de ventes n’a pas particulièrement brillé, comparativement aux 132,8 millions de livres (165,9 millions d’euros) engrangés par sa rivale le lendemain. On relèvera, dans la vente de Sotheby’s, une seule enchère remarquable, pour une peinture monumentale de Glenn Brown intitulée The Tragic Conversion of Salvador Dali (After John Martin) (1998). L’œuvre s’est envolée au prix record pour l’artiste de 5,2 millions de livres (6,5 millions d’euros), contre une estimation haute de 2,8 millions de livres. Provenant de l’ancienne collection Stanley J. Seeger, un petit Autoportrait de Francis Bacon, garanti par un tiers, a été adjugé 4,5 millions de livres (5,6 millions d’euros), sous son estimation basse de 5 millions de livres. Également garanti, le tableau Warrior (1982) de Jean-Michel Basquiat est parti à un prix légèrement inférieur aux attentes, à 5,5 millions de livres sterling (7 millions d’euros) mais, comme le rappelle l’auctioneer, « à près du double de son prix de vente de 2,8 millions de livres sterling (4,1 millions d’euros) enregistré le 21 juin 2007 à Londres chez Sotheby’s ». C’était la meilleure enchère de la soirée. La maison de ventes note cependant que « le montant des ventes d’art contemporain pour le groupe a atteint ce semestre 638,2 millions de dollars, soit une augmentation de 25 % pour la même période en 2011 ».

Cinq chefs-d’œuvre
Christie’s peut s’enorgueillir d’avoir réalisé la plus importante vacation (en valeur) dans cette spécialité en Europe. Francis Outred, son directeur européen du département d’art d’après guerre et contemporain, rappelle que « le succès de cette vente reposait sur cinq chefs-d’œuvre d’Yves Klein, Francis Bacon, Jean-Michel Basquiat et Gerhard Richter », adjugés pour une valeur totale de 78,3 millions de livres (59 % de la vente en valeur). Estimée 20 millions de livres, l’œuvre murale Le Rose du bleu (RE 22) (1960) d’Yves Klein s’est démarquée, en atteignant 23,5 millions de livres (29,4 millions d’euros), soit un record pour une œuvre de l’artiste aux enchères et le plus haut prix jamais réalisé pour une œuvre d’un artiste français de la période contemporaine. Ce Relief éponge rose, le plus important et le plus grand réalisé par l’artiste, a fait partie des collections de Madeleine Everaert à Bruxelles et de François de Menil à New York, et a été exposé lors de la seule rétrospective réalisée du vivant de l’artiste en 1961 : « Yves Klein : Monochrome und Feuer », au Museum Haus Lange à Krefeld en Allemagne.

Le précédent record pour Klein avait été réalisé le 8 mai à New York chez Christie’s, avec FC 1 (Fire-Color 1) cédée à 36,4 millions de dollars (27,9 millions d’euros). Également attendus autour de 20 millions de livres sterling, Study for Self-Portrait (1964) de Bacon et un grand autoportrait de 1981 par Basquiat ont été respectivement adjugés 21,5 et 12,9 millions de livres (26,9 et 16,1 millions d’euros). Quoique bien en deçà des espérances, ce dernier prix constitue un record pour Basquiat en vente publique, détrônant celui de 16,3 millions de dollars (12,5 millions d’euros) obtenu pour l’artiste le 10 mai à New York chez Phillips de Pury. Aux 4e et 5e places des meilleures enchères de Christie’s figurent Struktur (2) (1989), grand tableau abstrait de Gerhard Richter, vendu 12,7 millions de livres (15,8 millions d’euros), et un Relief éponge bleu (RE 51) de Klein ayant appartenu à Lucio Fontana, parti à 7,6 millions de livres (9,5 millions d’euros), dans leur fourchette d’estimations.

ART D’APRÈS GUERRE ET CONTEMPORAIN SOTHEBY’S, LE 26 JUIN

- Estimation : 58 à 83 millions de £ (71 à 102 millions d’€)

- Résultats : 69,3 millions de £ (86,6 millions d’€)

- Nombre de lots vendus/invendus : 69/10

- Lots vendus : 87 %

ART D’APRÈS GUERRE ET CONTEMPORAIN CHRISTIE’S, LE 27 JUIN

- Estimation : 120 à 149 millions de £ (148 à 184 millions d’€)

- Résultats : 132,8 millions de livres (165,9 millions d’€)

- Nombre de lots vendus/invendus : 60/9

- Lots vendus : 87 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°373 du 6 juillet 2012, avec le titre suivant : Christie’s se démarque

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