Enchères

Check-up positif

Le CVV confirme la bonne santé des ventes publiques en France… en 2011

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 3 juillet 2012 - 517 mots

Le bilan de santé du marché des ventes publiques d’objets d’art établi par le Conseil des ventes volontaires dans son rapport annuel rendu public le 26 juin pointe la bonne tenue de la France en 2011.

Avec une croissance entre 8,9 % et 11,5 %, selon que l’on prend en compte ou non les ventes courantes et les petits objets de collection, il confirme les chiffres annoncés par Artprice en février ( 9 % pour les seuls beaux-arts) et Arts Economics en mars ( 6 % mais pour l’ensemble du marché de l’art, antiquaires et galeries compris). Un chiffre qui prend tout son sens si on le compare à la quasi-stagnation des autres places ( 0,3 %), Chine exclue. Il faut en effet traiter à part la surchauffe des ventes publiques chinoises ( 57 %), laquelle semble très conjoncturelle.

Un chiffre qui, dans le contexte politique actuel de recherche de nouvelles recettes fiscales, risque de justifier l’alourdissement de la fiscalité des hauts revenus où se recrutent les collectionneurs ou d’attirer l’attention sur le régime favorable de la taxation des plus-values d’objets d’art. Catherine Chadelat, la nouvelle présidente du CVV (lire page 37) explique cette performance paradoxale par quelques ventes exceptionnelles (le rouleau Qianlong à Toulouse pour 17,8 millions d’euros ; la collection du château de Gourdon, 42 millions chez Christie’s ; ou la collection Weiller, 23,7 millions chez Gros-Delettrez) mais aussi par la diversité du marché français. De l’archéologie à l’art contemporain, toutes les disciplines sont également et solidement représentées, amortissant les phénomènes circonstanciels. Une diversité bienvenue au moment où la discipline très médiatisée qu’est précisément l’art contemporain, qui affiche des records insolents dans les grandes sessions de New York ou Londres, a baissé en France de 4,4 %, alors que le nombre de vacations est pourtant passé de 289 à 342 (pour un total de 157 millions d’euros). La raison de cette contre-performance est à chercher dans l’absence de ventes de lots phares dépassant les 10 millions d’euros.

La solidité des ventes publiques d’art repose aussi sur un maillage territorial très étroit des maisons de ventes. Dix ans après la fin du monopole des commissaires-priseurs, sont encore recensées 396 maisons de ventes, 6 de plus qu’en 2010. Si Christie’s (numéro 1) et Sotheby’s (numéro 2) continuent à prendre des parts de marché (25,7 % en 2011), il n’y a pas eu de vaste mouvement de concentration tel le regroupement opéré par Artcurial (numéro 3). En province, l’adossement de la plupart des opérateurs à une étude judiciaire et le sourcing très intuitu personae (notaires, vielles familles..) n’incite pas aux fusions. À Paris, où s’effectue 75 % de l’activité, la mutualisation de l’hôtel Drouot freine la concentration. En revanche, le secteur des ventes de véhicules d’occasion et de matériel d’industrie, qui pèse presque autant que le secteur art et objets de collection (1,02 milliard d’euros), est beaucoup plus concentré. Il est vrai que le commerce des produits de série relève d’une autre logique, comme l’illustre la part croissante des ventes dématérialisée sur Internet. Sur les 200 millions réalisés sur le Web, 2 % seulement concernent les objets d’art.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°373 du 6 juillet 2012, avec le titre suivant : Check-up positif

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