XVIe

Fleurs de Flandre

Un ensemble de tableaux nordiques sur le marché parisien

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 6 juin 2012 - 464 mots

PARIS - La SVV Pierre Bergé & associés (PBA) a cessé ses activités de ventes à Bruxelles, mais son réseau nord-européen lui a permis de faire tomber dans son escarcelle un groupe de trente tableaux flamands et hollandais, dispersé à Paris le 11 juin.

« La partie hollandaise est plus faible », admet l’expert de la vente, René Millet. Il défend néanmoins cette vacation avec Cacatoès blanc et gibier devant un buisson en fleurs, toile signée Jan Weenix estimée 100 000 euros, appartenant à ces natures mortes de chasse de l’artiste qui, par leur grandiose mise en scène théâtrale, illustrent le siècle d’or de la peinture hollandaise.

Estimée 350 000 à 500 000 euros, Bouquet de tulipes avec une rose et des œillets dans un gobelet de verre est une des rares œuvres sur panneau de Jacob Van Hulsdonck dans ce répertoire iconographique. Si l’artiste est connu pour ses natures mortes aux fruits, on ne recense en effet que quatre bouquets de fleurs du maître (incluant celui-ci), dans des collections privées. « En plus du coloris éclatant et de son exécution perlée, le charme de cette composition animée d’insectes et rafraîchies par des gouttes de rosée provient de son élégante sobriété et de sa perfection technique », souligne René Millet, qui relève encore « le bel état de conservation du tableau ».

Attendu entre 500 000 et 700 000 euros, Le Bon Berger est donné à Jan II Bruegel. L’expert indique dans sa notice au catalogue que « le tableau a toujours été l’objet de passionnantes questions d’attribution » : autrefois attribué à Pieter II Bruegel (oncle de Jan II), il a aussi été donné à Pieter Bruegel l’Ancien (son grand-père), qui aurait commencé la composition achevée par Jan I (son père) ou Pieter II. En 2000, le spécialiste Klaus Ertz l’attribue avec certitude à Jan II, d’après l’œuvre de son oncle. Le sujet serait une parabole évangélique du « Bon Pasteur ». Selon René Millet, « ce tableau avait certainement un pendant, Le Mauvais Berger, dont on connaît une version par Pieter II Brueghel conservée dans une collection anversoise ». La peinture flamande est également représentée par deux tondi signés Pieter II Brueghel, Promeneurs sur un chemin près d’un village et La Kermesse de la Saint-Georges, estimés 180 000 euros. Nombre d’œuvres au catalogue sont attribuées à des ateliers d’artistes, souvent à des estimations très poussées. Trouveront-elles preneur à hauteur des sommes requises, dans un marché qui a vu les prix des tableaux de niveau intermédiaire baisser d’environ 30 % ces dernières années ?

ÉCOLES FLAMANDE ET HOLLANDAISE

Vente le 11 juin à Drouot, 9 rue Drouot, 75009 Paris ; exposition publique : le 9 juin 11h-18h et le 11 juin 11h-14h, SVV Pierre Bergé & associés, tél. 01 49 49 90 00, www.pba-auctions.com

ÉCOLES FLAMANDE ET HOLLANDAISE

- Expert : René Millet

- Est. : 2,7 à 3,8 millions d’euros

- Nombre de lots : 30

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°371 du 8 juin 2012, avec le titre suivant : Fleurs de Flandre

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