Art impressionniste et moderne

Ventes publiques : New York pousse un « Cri »

Sotheby’s pulvérise le record pour une œuvre d’art en vente publique avec Munch

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 9 mai 2012 - 516 mots

NEW YORK - Avec 330,5 millions de dollars (251 millions d’euros) de produit de vente (un record pour l’auctioneer dans cette spécialité), Sotheby’s remporte de loin la mise lors de la session du soir d’art impressionniste et moderne à New York le 1er mai, grâce à un catalogue d’œuvres bien fourni et surtout à l’adjudication record pour Le Cri d’Edvard Munch.

Ce chef-d’œuvre de l’expressionnisme est devenu, à 119,1 millions de dollars (91 millions d’euros), l’œuvre d’art la plus chère jamais passée aux enchères (lire p. 24). Parmi les autres œuvres qui ont marqué la soirée, Femme assise dans un fauteuil (1941), portrait de Dora Maar par Pablo Picasso, est partie à 29,2 millions de dollars, soit son estimation haute. Cette huile sur toile provenait de la collection du financier et philanthrope américain Theodore J. Forstmann, tout comme Tête humaine (1931), tableau de Joan Miró vendu 14,8 millions de dollars, et Cabane sous les arbres (1892), huile sur toile de Paul Gauguin adjugée 8,5 millions de dollars, au-delà des attentes, contribuent aussi au succès de cette vente. Tableau surréaliste signé Salvador Dalí, Printemps nécrophilique (1936) a été emporté pour 16,3 millions de dollars, au-dessus de son estimation haute de 12 millions de dollars. Notons encore les prix soutenus pour la sculpture en général, à l’instar de Prométhée (1911) de Constantin Brancusi, petit bronze doré d’une édition de quatre exemplaires, attendu entre 6 et 8 millions de dollars et envolé à 12,7 millions de dollars. Même sans le Munch, Sotheby’s enregistre une brillante performance (211 millions de dollars), dépassant de 6 % la vacation déjà remarquable de novembre 2011 à New York.

Une aquarelle de Cézanne
La veille, Christie’s, qui n’avait que 31 lots à proposer, ne cachait pas que la compétition ne lui avait pas été favorable. « Il n’y a pas assez d’œuvres pour nourrir les deux maisons de ventes », note Thomas Seydoux, directeur international du département de l’auctioneer. Maigre consolation, la vacation a été bien gérée, avec un taux de 90 % de lots vendus et de 95 % en valeur. La vedette fut une œuvre sur papier, une étude à l’aquarelle de Paul Cézanne pour sa série de tableaux « Les Joueurs de cartes », adjugée 19,1 millions de dollars. C’est également le prix atteint par le tableau Les Pivoines d’Henri Matisse, peint à Collioure en 1907, contre une estimation haute de 12 millions d’euros (hors frais). Un Buste de Diego (1957-1958), bronze signé Alberto Giacometti et estimé 8 à 12 millions de dollars, n’a pas été présenté. Son propriétaire a préféré accepter une offre privée avant la vente. Avec un total de 117 millions de dollars, Christie’s se place en dessous de ses résultats peu glorieux de novembre 2011 à New York, qui étaient de 140 millions de dollars de chiffre d’affaires en 51 adjudications.

CHRISTIE’S, LE 1er MAI
- Estimation : 92 à 138 millions de $ (hors frais)
- Résultats : 117 millions de $ (88 millions d’euros) [avec frais]
- Nombre de lots vendus/invendus : 28/3
- Lots vendus : 90 %
- Pourcentage en valeur : 96 %

SOTHEBY’S, LE 2 MAI
- Estimation : 250 à 312 millions de $ (hors frais)
- Résultats : 330,5 millions de $ (251 millions d’€) [avec frais]
- Nombre de lots vendus/invendus : 61/15
- Lots vendus : 80 %
- Pourcentage en valeur :94 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°369 du 11 mai 2012, avec le titre suivant : Ventes publiques : New York pousse un « Cri »

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