Accueil du public

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 26 mai 2006 - 752 mots

Le Musée des beaux-arts d’Orléans fait une entrée remarquée en se classant d’emblée à la 1re place pour l’accueil du public. Les musées continuent leurs efforts pour améliorer le confort des visites.

Le Musée des beaux-arts d’Orléans est en tête de notre nouveau classement en termes d’accueil : la surprise est de taille, d’autant plus que le musée orléanais n’avait pas souhaité répondre à notre questionnaire 2004. Le Musée du Louvre se retrouve logiquement recalé à la deuxième marche du podium, alors que son personnel d’accueil est cinquante fois plus important que celui du musée d’Orléans ! Le Louvre a beau le distancer dans quelques catégories (borne interactive, programme pour les malvoyants…), Orléans obtient la 1re place grâce à un prix d’entrée attractif de 3 euros, à des journées de gra-tuité plus nombreuses et à sa newsletter, pratique qui reste à développer pour une majorité d’institutions. L’auditorium est en revanche mis à la disposition d’organismes indépendants, tels que les cours organisés par l’École du Louvre. Aussi le nombre élevé des conférences (231) s’avère-t-il trompeur, car il ne reflète pas les seules activités du musée.

Espace détente
Hormis cette palme inattendue, le reste du classement ne témoigne que de rares changements notoires par rapport à 2004, comme la progression du Palais des beaux-arts de Lille (13e), du Musée des beaux-arts de Nantes (11e), du Musée de l’Armée, à Paris (16e), ou du Musée Saint-Raymond, à Toulouse (7e), et ce grâce à des questionnaires plus soigneusement remplis. Certains travaillent encore pour améliorer leurs dispositifs d’accueil. Le Musée de l’Armée transforme actuellement son entrée côté nord pour la réserver aux groupes, tandis que se poursuit la rénovation de l’intégralité du bâtiment, dont la fin des travaux est prévue pour 2009. Le Musée Saint-Raymond espère disposer d’audioguides prochainement, et promet la réintégration de ses conférences in situ dans l’une des salles d’expositions permanentes à partir de septembre.
Rares sont les musées à ne pas disposer d’une librairie, infrastructure très appréciée des
visiteurs. Ni le capcMusée d’art contemporain (28e) ni le Musée d’Aquitaine (25e) n’étant équipés, Bordeaux fait figure d’exception. Le Musée d’Aquitaine, qui, jusqu’il y a trois ans, avait une librairie indépendante, a réutilisé l’espace pour ses expositions temporaires. Son nouveau directeur, François Hubert, aimerait pouvoir étendre l’offre des rares titres désormais mis en vente à l’accueil, et caresse l’idée de créer un espace détente doté d’une buvette. La cafétéria se révèle être un luxe que près de la moitié des institutions ne peuvent se permettre, tant sur un plan pratique que sur un plan financier. Le Musée des beaux-arts de Nantes, dont la cafétéria a dû fermer après un départ en maladie, attend depuis longtemps le choix par la municipalité d’un nouveau concessionnaire pour cet espace dont le revenu mensuel n’est pas négligeable.

Découverte tactile
Parmi les dispositifs améliorant le confort du visiteur, l’accès pour les personnes handicapées est de plus en plus répandu, à l’exception notable du Musée Dobrée à Nantes (25e). Quoique positives, ces données sont difficilement quantifiables. Ainsi trouvons-nous des institutions dont les récentes
restructurations ont permis le développement d’un accès complet au personnes handicapées – monte-charges, rampes d’accès – , tels le Musée Saint-Raymond et, bientôt, le Musée de l’Armée ; tout comme il existe des musées logés dans des édifices anciens à l’architecture indocile, qui, faute de moyens, se contentent d’un accès partiel de fortune. Même constat pour les programmes pour malvoyants, qui figurent dans les deux tiers des musées du classement. Si certains sont rodés à la pratique, grâce à la collaboration d’associations telle la CLISSAA (Culture, loisirs, insertion sociale, sport pour et avec aveugles et amblyopes), d’autres projets en sont encore au stade embryonnaire.
Au Musée d’art et d’industrie–La Piscine, à Roubaix, les premières visites ont eu lieu en juin 2005. Menés par une guide spécialisée, les groupes partent à la découverte tactile de l’architecture de l’édifice. Florence Tételain, membre du service des publics, voudrait cependant mettre davantage d’œuvres à disposition et proposer une documentation en braille. Après dix ans de visites spécialisées sur commande et d’ateliers de perception, le Musée des beaux-arts de Nantes tente actuellement d’instaurer un programme trimestriel intitulé « Le musée au bout des doigts ». Ce programme rondement mené par Claire Dugast, sur les pas de Christophe Cesbron, devrait proposer des visites thématiques où le toucher aura une place prépondérante. Si le réseau de ces activités destinées aux malvoyants est bien développé, Claire Dugast signale l’obstacle financier dont souffrent les projets destinés aux malentendants. Reste à développer une communication suffisamment efficace pour éveiller la demande.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°238 du 26 mai 2006, avec le titre suivant : Accueil du public

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