Culture

Dix mesures nouvelles

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 20 octobre 2006 - 566 mots

Le ministre de la Culture prépare des annonces pour la FIAC.

 PARIS - Depuis l’an dernier, la FIAC mobilise les forces nationales et sert de terrain privilégié pour les annonces gouvernementales en faveur de l’art contemporain. En 2005, le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait profité de la foire pour dévoiler un train de mesures fiscales. Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, lui emboîtera le pas cette année avec dix nouvelles mesures. En prologue, les quatre dispositifs fiscaux promis l’an passé ont été ratifiés. Ils portent sur la suppression de l’obligation d’exposition pour les entreprises désireuses de déduire fiscalement leurs acquisitions d’œuvres d’art ; la réduction de la TVA pour les installations et de la vidéo ; l’abattement de 50 % de leurs bénéfices imposables sur cinq ans pour les artistes débutants ou étrangers venant s’installer en France ; enfin, la possibilité de proposer des œuvres d’art contemporain en dation pour régler les droits de succession ou l’impôt sur la fortune (ISF). Un dossier de dation serait actuellement à l’étude au Centre Pompidou. L’idée d’un nouveau crédit d’impôt en faveur des galeries est aussi dans l’air.
Le ministre devrait surtout évoquer sa politique culturelle à moyen et long terme. La mise au point d’un outil pédagogique pour enseigner l’histoire des arts européens à l’école serait à l’étude. Ce sujet sera sans doute traité lors d’un séminaire réunissant en janvier 2007 les cadres de l’éducation nationale et de la culture. Le Centre Pompidou accueillera pour sa part un symposium sur le mode d’évaluation des pratiques artistiques et culturelles.
Le ministère souhaite aussi faire des « gestes » en faveur de lieux décentralisés. Des aides pourraient être apportées à l’extension du Consortium à Dijon et à la construction du nouveau bâtiment du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Bretagne à Rennes. Le ministre s’exprimera surtout sur le projet d’un lieu d’art contemporain sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Financée par l’État, les collectivités territoriales et le privé, cette structure devrait coûter quelque 100 millions d’euros, soit le budget de construction de la Fondation Louis-Vuitton. La Galerie nationale des Gobelins devrait, elle, accueillir les chefs-d’œuvre du Mobilier national, mais aussi du design avec une exposition de Pierre Paulin. Le réaménagement tant attendu du Palais de Tokyo risque de faire l’objet d’une annonce ultérieure, malgré la remise récente du rapport d’Alain Lombard sur le sujet. Quant au Grand Palais, il est prématuré de spéculer sur son futur mode de gestion. En revanche, la nef du bâtiment accueillera chaque année une exposition d’un artiste contemporain français ou étranger. L’Allemand Anselm Kiefer donnera le coup d’envoi au printemps 2007, suivi par l’Américain Richard Serra en 2008 puis par Christian Boltanski à l’hiver 2009. Entre-temps, au printemps 2009, se tiendra la Triennale d’art contemporain, initiée en mai avec la « Force de l’art » et organisée par une nouvelle équipe.
À côté des annonces, le Fonds national d’art contemporain va poursuivre l’initiative lancée en 2005, en consacrant une enveloppe de 400 000 euros à des achats sur la FIAC. Le comité d’acquisition sillonnera le salon la journée du 24 octobre et le matin du 25 avant de trancher. L’idée fait des petits, puisque le comité technique du FRAC Aquitaine se réunira aussi sur la foire le 25 octobre avec une enveloppe d’acquisition de 60 000 euros. Un signe plutôt positif de la part d’un FRAC qui recrute actuellement son directeur !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°245 du 20 octobre 2006, avec le titre suivant : Dix mesures nouvelles

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