Antiquaires

Changement dans la continuité

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 3 novembre 2006 - 534 mots

Sous la nouvelle direction de Pierre Bergé & Associés, le salon Grands antiquaires
garde sa vitesse de croisière à Bruxelles du 9 au 12 novembre.

 BRUXELLES - Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Malgré l’arrivée aux commandes de Pierre Bergé & Associés (PBA) qui succède cette année à Servarts, la liste des exposants du salon Grands antiquaires organisé à Bruxelles du 9 au 12 novembre ne laisse entrevoir aucun changement de cap. Tout juste cette édition s’avère-t-elle plus équilibrée que la précédente, avec deux émissaires pour chacune des disciplines représentées. Patrick Mestdagh (Bruxelles) offre ainsi un bon complément à Patrick Claes (Bruxelles), avec un ensemble traitant plutôt de l’Océanie et de l’Amérique du Nord. Mené par l’ancien maître des lieux, Georges de Jonckheere (Paris-Bruxelles), le contingent des tableaux anciens est passé de cinq à deux galeries. Reste en lice David Koetser (Zurich), lequel affichera une Procession nuptiale sur panneau de Pieter Bruegel le Jeune et des petits bijoux sur cuivre d’Ambrosius Bosschaert le Jeune et Joseph von Breda.

Allers et venues
Chaque foire compte son lot de départs et de retrouvailles. La défection de Zen (Bruxelles) ampute la manifestation d’un secteur asiatique. Après avoir vanté les mérites de la Belgique, Mermoz (Paris) a lui aussi passé son tour. Ceux qui ont exposé un mois et demi plus tôt à la Biennale des antiquaires à Paris peinent forcément à remettre leur stock d’équerre pour ce nouvel événement. Patrick Claes confie aussi ses difficultés à faire le plein après ses participations à Bruneaf à Bruxelles en juin, et Kaos à Paris en septembre. Il n’en prévoit pas moins un important reliquaire Mahongwe du Gabon. La Foire a d’ailleurs rallié d’autres exposants de la Biennale comme Steinitz (Paris), lequel rehausse le niveau du mobilier ancien avec notamment une paire de bibliothèques en marqueterie Boulle. De même, Bernard de Leye (Bruxelles) renoue avec le Salon en présentant une quinzaine de pièces d’orfèvrerie, dont une aiguière couverte à crosse de 1645.
L’édition marque aussi les retours d’ALFA (Paris) et de Flore (Paris). Reviennent enfin des galeries qui avaient tenté d’anciens salons hébergés dans le bâtiment. William Siegal (Santa Fe) ramène les textiles péruviens tant appréciés sur le salon Antiquaires des grandes civilisations en 2005. La galerie 146 (Bruxelles) avait quant à elle testé Antiquaires du XXe siècle. Parmi les nouveaux venus, on relève enfin la galerie Cerchio (Milan), mitoyenne du stand de Toninelli (Monaco). Elle présentera notamment une huile de Giorgio Morandi de 1957 ainsi qu’une petite étude de 1968 de Tom Wesselmann, baptisée Gina’s hand. « Je suis sûre que même si je ne vends rien, je ferai de bonnes affaires en achetant en Belgique », indique Valentina Rubboli, directrice de la galerie.
La plupart des exposants comptent pourtant bien vendre ! Pour cela, ils misent sur le fichier de PBA, lequel devrait élargir le spectre actuel des visiteurs.

Grands Antiquaires

- Organisation : Pierre Bergé & Associés/Salle des beaux-arts - Nombre d’exposants : 22 - Tarifs des stands : 600 euros le m2 incluant le catalogue et le dîner de gala Du 9 au 12 novembre, Salle des Beaux-Arts, Place du Grand Sablon, Bruxelles, tél. 32 (2) 289 51 07, tlj 11h-20h, http://www.grandsanti quaires.be

Les stratégies « Salon » de PBA

Même si le volet « ventes publiques » reste l’activité première de Pierre Bergé & Associés à Bruxelles, Frédéric Chambre, l’un des associés de la maison, fourbit aussi une stratégie pour les salons. « Ce lieu vivait 45 jours par an, je voudrais que ce soit 320 jours, à travers l’activité de ventes aux enchères, expositions, salons », nous a-t-il indiqué. L’idée consiste à développer de vrais concept stores, mêlant simultanément des activités de salon, vente publique et exposition non commerciale. Le ton est donné en décembre, avec le Salon de la bibliophilie qui coïncidera avec la vente du recueil de pomologie de Pierre Jean François Turpin et Pierre Antoine Poiteau (lire le JdA no 243, 22 septembre 2006), et la présentation d’une sélection de livres de la bibliothèque Pierre Berès, dispersée à Paris le 13 décembre. En juin 2007, le bâtiment accueillera une vente aux enchères d’arts primitifs et une exposition baptisée « Les trésors de la collection Willy et Marthe Mestdagh ». PBA songe aussi à des salons thématiques autour de la photo ou du dessin, hypothèses ardues face aux réussites parisiennes en la matière. Généraliste, le salon Grands Antiquaires occupe forcément une place insolite dans cette constellation. Il sera difficile d’y greffer un autre événement non commercial. Par ailleurs, la manifestation occupant deux étages du bâtiment, il semble impossible d’y accoler une vente de mobilier-objet d’art.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°246 du 3 novembre 2006, avec le titre suivant : Changement dans la continuité

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