Nouvel espoir pour les galeries du 13e

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 3 août 2007 - 498 mots

Le 13e arrondissement est mort, le 13e se meurt ! Le requiem que murmure le milieu de l’art depuis les départs d’Emmanuel Perrotin et d’Almine Rech pour le Marais enterre trop vite la bête. Bien que pénalisées par des espaces trop petits et non extensibles à ce jour, les neuf galeries restantes n’ont pas dit leur dernier mot. Elles semblent même bénéficier aujourd’hui d’une oreille
attentive de la mairie du 13e et de la Semapa (société d’économie mixte d’aménagement de Paris), en charge de la reconfiguration de la ZAC Paris-Rive gauche. Leur idée ? Obtenir un emplacement dans la halle de la Sernam, qui devait originellement accueillir le tribunal de grande instance (TGI). Un différend oppose néanmoins depuis un an l’État, attaché à l’implantation du TGI à cet endroit, et la Ville de Paris, laquelle souhaiterait plutôt le transférer dans la zone Masséna-Rives de Seine. Aucune décision ne sera sans doute prise  avant les élections présidentielles. La Semapa n’entend toutefois pas se tourner les pouces. Pour Michel Dresch, directeur général de cette société, la présence de galeries dans la Sernam ne pourrait que valoriser ce nouveau site. « Nous voudrions dans la Sernam les ingrédients d’un quartier, des logements, un hôtel, des restaurants et des galeries, précise-t-il. Le fait d’avoir des galeries de la réputation de celles qui sont actuellement dans le 13e pourrait contribuer à en faire un lieu de renommée internationale. » Cette hypothèse a été évoquée lors d’une réunion le 11 décembre entre les représentants de l’association Louise, de la Semapa et de la mairie du 13e. « Nous leur avons dit que nous avions besoin d’un accès avant la fin 2007, même si le nouveau bâtiment n’est pas totalement prêt, confie Olivier Antoine, directeur de la galerie Art : Concept. Nous leur avons précisé qu’il nous fallait 10 000 m2, ce qui permettrait d’installer vingt galeries qui disposeraient chacune de 300 m2 d’exposition et 200 m2 d’atelier pour les artistes, ou des espaces de présentation de collections privées. » Une nouvelle entrevue devrait prochainement avoir lieu pour instaurer un calendrier et évaluer les modalités d’une installation provisoire d’ici à la fin de l’année. Une condition sine qua non pour les galeries puisque le projet définitif ne pourrait être livré avant 2009. Il faudra aussi s’accorder sur le métrage conféré aux galeries et sur les conditions locatives, même temporaires. Si les enseignes du 13e obtiennent des tarifs aussi avantageux que ceux dont ils bénéficient actuellement, c’est-à-dire 150 euros le mètre carré (contre 400 à 600 euros dans le Marais), le pari sera gagné.
La création d’une nouvelle enclave dans le 13e, le développement d’un pôle de galeries sur l’île Seguin ou encore le projet, aujourd’hui en jachère, d’un groupement de galeries dans le quartier des Batignolles sont des initiatives qui procèdent toutes d’une même motivation : en finir avec le consensus autour du Marais. Un consensus d’autant plus fragile que ce quartier, difficilement praticable en voiture, se révèle en voie de cannibalisation par la mode.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°251 du 19 janvier 2007, avec le titre suivant : Nouvel espoir pour les galeries du 13e

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