Allemagne

Cru printanier pour Art Cologne

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 2 août 2007 - 460 mots

Le changement de calendrier de la foire rhénane n’a pas encore influé sur sa liste d’exposants.

 COLOGNE - Si le calendrier printanier de la foire Art Paris (lire p. 26) lui a permis de « relooker » sa liste d’exposants, le basculement d’Art Cologne de novembre à avril n’a pas changé grand-chose à son profil. Certains poids lourds locaux comme Jablonka ou Michael Werner la boudent encore. D’autres se contentent d’un service minimum, en participant uniquement au secteur « Open Space ». Cet espace réservé aux projets particuliers reste l’initiative la plus pertinente et réussie de la manifestation.
Autre point positif du salon, son refus de l’amnésie. Elle rappelle ainsi certains artistes à notre bon souvenir via les accrochages monographiques des « Hidden Treasures ». Parmi les redécouvertes de cette année, on relève l’artiste conceptuel anglais Victor Burgin chez Thomas Zander (Cologne). Certains trésors cachés de l’an dernier se frayent même un chemin jusqu’à l’« Open Space », ainsi William N. Copley, présenté par la galerie Linn Lühn (Cologne). Ces quelques moments de grâce suffisent-ils à compenser l’épuisement que suscite la visite d’une foire aussi gargantuesque qu’inégale ? De même, le mirage du collectionneur rhénan peut-il retenir les exposants étrangers, dont les résultats commerciaux se révèlent souvent en berne ?
Hormis Anne Lahumière (Paris), Esther Woerdehoff (Paris) ou Ritsch-Fisch (Strasbourg), lesquels tirent leur épingle du jeu, le contingent français commence à perdre patience. « Je jette l’éponge avec regret, mais le centre de gravité s’est déplacé de Cologne à Berlin. L’an dernier, le public était très provincial », soupire Michel Rein (Paris). Brice Fauché, de la galerie Sollertis (Toulouse) ne s’avoue toutefois pas vaincu. « Je n’aime pas que les choses me résistent et je pense que les Français ont trop tendance à se désinvestir du marché allemand, qui reste le plus grand en Europe », déclare-t-il. Pour ferrer le public germanique, celui-ci mise sur Urs Lüthi, Roland Fischer et Otto Mühl. Jean-Luc & Takako Richard (Paris) récidivent pour leur part avec les peintures de Beverly Fishman et de Shirley Kaneda.
Bien que certaines enseignes comme Sies Höke (Düsseldorf) aient préféré promouvoir la nouvelle foire de Düsseldorf (lire l’encadré), les maîtres d’œuvre d’Art Cologne restent confiants. « J’attends de voir ce que feront les organisateurs de Düsseldorf, qui n’ont jamais organisé de foire correctement, observe le directeur d’Art Cologne, Gérard Goodrow. Au bout du compte, nous pourrions peut-être en profiter car nous n’avons jamais eu de foire off digne de ce nom. » Ou comment faire de nécessité vertu…

Art Cologne

18-22 avril, Koelnmesse, halls 4-5, 1, Messeplatz, Cologne, www.artco logne.com, tlj 12h-20h - Directeur : Gérard Goodrow - Nombre d’exposants : 237 - Tarif des stands : 212 euros le mètre carré - Nombre de visiteurs en 2006 : 70 000

Une nouvelle foire à Düsseldorf

C’est dans la ville de Düsseldorf que se tiendra du 18 au 22 avril le salon « dc duesseldorf contemporary », tourné vers l’art le plus actuel. « Il est plus facile de bâtir du neuf que de mettre des années à dépoussiérer un événement existant comme Art Cologne, explique le galeriste parisien Jocelyn Wolff, membre du comité de sélection de la foire. S’il y a bien une région dans le monde pour accueillir deux foires en même temps, c’est la Rhénanie, avec son réseau d’écoles d’art et d’institutions. » Dans la perspective de ce public exigeant et pointu, Jocelyn Wolff propose un dialogue tendu entre Tina Schulz, Ulrich Polster et Stéphane Calais. L’initiative a fait grimacer les mandarins d’Art Cologne. « Chaque ville veut sa foire. Mais celle de Francfort n’aura pas lieu l’an prochain. Je parie que d’ici deux ou trois ans cette foire-ci n’existera pas non plus », grince le galeriste Christian Nagel (Cologne, Berlin). Pour l’heure, la liste des cent exposants est alléchante. Alors que les galeries françaises confirmées ont déserté Cologne, les plus jeunes ont rallié Düsseldorf. C’est le cas des Parisiens Cosmic, Schleicher Lange, In Situ et gb agency. « Ce qui m’a séduit, c’est que le comité de sélection comporte des responsables d’institutions comme l’ICA de Londres ou le Migros à Zurich », souligne Fabienne Leclerc, directrice d’In Situ. « dc duesseldorf contemporary », du 18 au 22 avril, Düsseldorf Exhibition Centre, Stockumer Kirschstr. 61, Düsseldorf, Allemagne, tél. 49 21 4560 900, www.dc-fair.de

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°257 du 13 avril 2007, avec le titre suivant : Cru printanier pour Art Cologne

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque