Bruxelles

Carte de visite

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 2 août 2007 - 614 mots

Face à la concurrence d’Art Cologne et de Düsseldorf, le salon Art Brussels
doit retrouver une vigueur pour attirer un public international.

 BRUXELLES - Dans le palmarès des foires comme dans celui des films, il en existe une petite poignée de série A et une kyrielle de série B. C’est dans cette seconde division que joue Art Brussels, organisée du 20 au 23 avril à Bruxelles. Un salon de mi-saison, sympathique et convivial, mais gagné par un certain ennui. Cette 25e édition, marquée notamment par cinq interventions d’artistes parmi lesquels Ann-Veronica Janssens et Éric Duyckaerts, devra impérativement secouer la belle endormie. Car la concurrence sera rude avec la nouvelle foire de Düsseldorf, arquée sur une programmation très pointue (lire ci-dessous).

Mise en bouche avant Bâle
Malgré la proximité avec l’Allemagne, Bruxelles s’apparente aujourd’hui à une « banlieue parisienne » avec son socle d’expatriés fiscaux français. De son côté, Art Brussels avait poussé le parallèle avec la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), au point de créer en 2006 un éphémère secteur design. « Nous avons supprimé cette section, car l’offre en design était moins forte que celle que nous avions avec la liste d’attente des galeries d’art », explique Karen Renders, directrice du salon. Le changement de calendrier d’Art Cologne, lequel se place aux mêmes dates qu’Art Brussels, n’a que peu influé sur la liste de cette dernière. Si Springer & Winckler (Berlin) a déclaré forfait au profit de la foire rhénane, Bruxelles a gagné Michel Rein (Paris) au change. Celui-ci présentera Jordi Colomer, déjà apprécié en Belgique, et Saâdane Afif, dont l’exposition chez Xavier Hufkens a été très bien accueillie. Parmi les nouvelles recrues, on relève aussi l’arrivée d’Almine Rech (Paris), laquelle ouvrira l’an prochain une galerie à Bruxelles, dans un ancien garage réaménagé, tout près de la galerie Xavier Hufkens. Pour son entrée en matière, elle convoque un large panorama, d’Ugo Rondinone à Anselm Reyle en passant par Tatiana Trouvé, une artiste qu’elle ne représente pour l’heure qu’à Bruxelles. Autre première, celle de Frédéric Giroux (Paris), lequel prévoit des aquarelles de Rebecca Bournigault et des photos de Barbara Ess. La section « First Call » révèle enfin de jeunes structures, notamment Elaine Levy (Bruxelles), La Blanchisserie (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine) et Gregor Podnar (Ljubljana, Slovénie).
Bien qu’Art Brussels fasse jouer la fibre du collectionneur belge, pointu et découvreur, elle n’a pas toujours profité elle-même de cette manne. Certes, les Bruxellois Baronian-Francey (lire p. 28), Hufkens ou Rodolphe Janssen font florès en jouant à domicile. Les Parisiens Nathalie Obadia, Polaris ou Georges-Philippe et Nathalie Vallois ont pour leur part réussi à se faire un nom auprès du vivier local. D’autres accusent toutefois un commerce poussif. « J’ai senti l’an dernier qu’il n’y avait pas la même énergie qu’autrefois faute d’un public international », remarque la galeriste Suzanne Tarasiève (Paris). Elle a du coup opté cette année pour un stand plus petit pour accrocher les dernières œuvres d’Olivier Masmonteil et de Jean-Luc Moerman. Les visiteurs français risquent aussi de se montrer réservés ou distraits, le week-end de la foire correspondant au premier tour des élections présidentielles. Mais les exposants ne visent pas nécessairement la vente immédiate. L’idée serait plutôt de proposer une mise en bouche avant le banquet de la Foire de Bâle. « Les galeries viennent ici pour indiquer aux collectionneurs belges ce qu’ils auront un mois et demi plus tard à Bâle, souligne Rodolphe Janssen. C’est une carte de visite. Les Belges n’achètent pas pour acheter. S’ils ne le font pas sur la foire, ils peuvent le faire avant, après ou ailleurs. »

Art Brussels

20-23 avril, Brussels Expo, halls 11 et 12, 1, place de Belgique, Bruxelles,www.artbrussels.be, du 20 au 22 avril 11h-19h, le 23 avril jusqu’à 22h

Art Brussels

- Commissaire : Karen Renders - Nombre d’exposants : 170 - Tarifs des stands : 190 euros le mètre carré ; « First Call » : 150 euros le mètre carré - Nombre de visiteurs en 2006 : 30 000

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°257 du 13 avril 2007, avec le titre suivant : Carte de visite

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