Art contemporain

Enchères réalistes

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 2 août 2007 - 575 mots

Les prix des Nouveaux Réalistes ne cessent de croître même s’ils restent encore raisonnables.

 PARIS - Les Nouveaux Réalistes sont en pleine ascension, portés par l’exposition muséale qui leur est actuellement consacrée au Grand Palais (lire p. 11). Ils étaient à l’honneur des ventes de prestige d’art contemporain organisées à Drouot-Montaigne par la SVV Cornette de Saint Cyr le 31 mars et chez Artcurial le 3 avril. Les maisons de ventes avaient prévu une revalorisation du prix de leurs œuvres. Mais celle-ci  n’a pas toujours été suivie par le public. Chez Artcurial, était présenté IKB 124, un monochrome bleu d’Yves Klein de 1960, clou de la vente avec une enchère de 688 100 euros, au-dessous d’une estimation assez élevée.

Niki en tête
Parmi les pièces historiques, on notera Cachet Œil-de-tigre (1959), peinture d’empreintes de tampons sur papier marouflé sur toile par Arman, estimée 150 000 euros et partie à 196 400 euros, et De Gaulle a gagné (1958), œuvre de Raymond Hains composée d’affiches lacérées marouflées sur toile, adjugée 67 800 euros, en deçà de son estimation. Plusieurs affiches arrachées, marouflées, signées François Dufrêne et Raymond Hains, provenant de la collection Christine Le Chanjour et J. M., se sont vendues raisonnablement sans dépasser leurs prétentions. Plus surprenant, une Victoire de Samothrace de 1962 de Klein, réalisée à 228 épreuves, est montée à 74 000 euros contre 30 000 euros d’estimation, tandis que Le Fou, sculpture peinte de 1990 de Niki de Saint Phalle, numérotée 4/7 et estimée 90 000 euros, s’est envolée à 220 000 euros. Chez Cornette de Saint Cyr, la vedette de la section revient à SE 40, une éponge bleue d’Yves Klein, datée vers 1960, qui a atteint 149 500 euros devant un Arbre empaqueté (1965) de Christo adjugé 104 000 euros. Parmi les plus belles enchères, citons un Monochrome orange – M 104 (1956) signé Yves Klein et parti pour 72 500 euros ; Fluoro-Red (1969), coulées et pots de peinture sous Plexiglas, pièce unique signée Arman, vendue 48 400 euros ; Rue de Beaune, 1965, affiches lacérées marouflées sur toile par Jacques Mahé de La Villeglé, une œuvre cédée 38 700 euros, et Mon petit déjeuner (1972), tableau-piège de Daniel Spoerri réalisé par Laurent Mazarguil, vendu 31 400 euros. 
L’art chinois, l’autre section phare chez Cornette de Saint Cyr, a rencontré moins de succès. Eternal Halo (2003), l’importante toile de Wang Guangyi reproduite en couverture du catalogue, estimée généreusement 400 000 euros, est restée invendue. « J’ai l’impression que le marché de l’art chinois se tasse », commente l’expert Wilfrid Vacher.
Pour l’art italien qui, pour la première fois, faisait l’objet d’une vente à part chez Artcurial, le nombre de lots ravalés a été tel que l’on peut parler de fiasco. Selon l’expert Gioia Sardagna Ferrari, « les prix étaient élevés et la campagne de promotion de cette vente n’a pas été suffisamment diffusée en Italie ».

Art contemporain I, le 31 mars, SVV Cornette de Saint Cyr - Expert : Wilfrid Vacher - Résultat : 4,3 millions d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 74/38 Art italien du XXe siècle, le 2 avril, Artcurial - Expert : Gioia Sardagna Ferrari - Résultat : 4,6 millions d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 39/27 - Lots vendus : 59 % Art contemporain I, le 3 avril, Artcurial - Expert : Martin Guesnet - Résultat : 5,7 millions d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 70/28 - Lots vendus : 71 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°257 du 13 avril 2007, avec le titre suivant : Enchères réalistes

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