Ventes aux enchères

Numismatique

La monnaie de la pièce

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 1 août 2007 - 467 mots

Deux rares ventes de monnaies sont à l’affiche à Paris avec en vedette trois fabuleuses pièces russes.

PARIS - La numismatique est à l’honneur à Drouot. L’expert Sabine Bourgey se réjouit d’avoir pu créer le 20 juin un événement dans un domaine follement actif pour les ventes à l’amiable, mais sporadique en ce qui concerne les enchères. « On m’a confié trois fabuleuses pièces russes il y a un an. J’attendais une opportunité », raconte-t-elle. L’aubaine s’est présentée sous la forme d’une collection de monnaies françaises trouvée par le commissaire-priseur Vincent Fraysse et d’une autre, de pièces antiques, déposée au même moment à la SVV Farrando-Lemoine. « À Drouot, où les ego sont très forts, chacun veut avoir sa vente », note Sabine Bourgey. Mais là, sur les conseils éclairés de l’expert, les deux professionnels ont accepté de réunir leurs ressources.
La star des monnaies françaises est un très recherché 10 louis « au buste drapé », destiné à la table de jeu de Louis XIII. Il existe une dizaine de pièces de cette série. Le dernier exemplaire passé aux enchères a fait plus de 100 000 euros en 1988. Estimé seulement 25 000 euros, celui de la vente n’est pas parfait car il présente quelques chocs sur la tranche et un revers légèrement piqueté. Mais, « pour une pièce si rare, on peut passer sur l’état », assure l’expert. Quant aux pièces russes, dont le faible tirage fait la rareté, elles volent presque la vedette aux autres monnaies, « effet-“pays émergent” oblige ! », convient-elle. Deux pièces de 25 roubles or de 1896, frappées à 300 exemplaires, ont été raisonnablement estimées 30 000 à 40 000 euros. Estimée 35 000 euros, la troisième est une pièce en or de 37,5 roubles de 1902, frappée à 225 exemplaires. Une pièce identique a été acquise par un Russe sur l’enchère record de 113 200 euros le 10 mai à Drouot (SVV Beaussant-Lefèvre). La section antique compte de beaux spécimens tel un distatère en or d’Amphipolis (Macédoine) montrant une tête d’Athéna au casque corinthien orné d’un serpent, estimé 8 000 euros. Les pièces gréco-romaines sont au programme de la vente du 8 juin chez Millon, soit « une collection européenne d’une rare qualité », souligne l’expert Jean-Baptiste Forestier. Notons un rare denier d’argent dévoilant le vrai visage de Cléopâtre, superbe d’état et particulièrement bien centré, estimé 20 000 euros ; un tétradrachme d’argent d’une rare qualité figurant un lion attaquant un taureau, estimé 15 000 euros, ou encore un aureus illustrant un exceptionnel portrait de Septime Sévère sous l’apparence du dieu égyptien Sérapis, estimé 10 000 euros.

- NUMISMATIQUE, vente le 20 juin, à Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot, 75009 Paris. Expert Sabine Bourgey, tél. 01 47 70 35 18 ; exposition privée chez l’expert jusqu’au 13 juin, expositions publiques : le 19 juin 11h-18h, le 20 juin 11h-12h - NUMISMATIQUE, vente le 8 juin, à Drouot-Montaigne, 15, avenue Montaigne, 75008 Paris, SVV Millon & associés, tél. 01 48 00 99 44 ; expositions publiques : le 7 juin 10h-18h, le 8 juin 10h-12h, www.millon-associes.com

SVV MILLON - Expert : Jean-Baptiste Forestier - Estimation : 300 000 euros - Nombre de lots : 190 SVV FRAYSSE, svv farrando-lemoine - Expert : Sabine Bourgey - Estimation : 300 000 euros - Nombre de lots : 252

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°261 du 8 juin 2007, avec le titre suivant : La monnaie de la pièce

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