Foire & Salon

Les « off » en quête d’identité

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 1 août 2007 - 500 mots

Depuis l’an dernier, Bâle offre un arrière-goût de Miami avec un bourgeonnement inédit de foires off. Des nouveautés fleurissent cette année, comme « Ultra Basel », au concept totalement flou, et « Scope », où l’on retrouve Éric Dupont (Paris). Faute d’intégrer le saint des saints, les galeries, notamment françaises, font le siège de ces événements pour recevoir elles aussi leur part du gâteau. « Cela permet aux artistes qui sont absents de la plate-forme bâloise d’être quand même là, même si c’est de manière détournée, observe Brice Fauché, de la galerie Sollertis (Toulouse). Nous avons de toute façon l’habitude d’être dans les marges. » Les changements de stratégie d’Art Basel comme la floraison intempestive de salons concurrents ont conduit Liste à réviser son identité. Certes, la plus ancienne des foires off se pose encore en tremplin pour Art Basel en recrutant de jeunes galeries prometteuses. Schleicher Lange (Paris) fait ainsi son entrée avec un projet de Laurent Montaron. Mais depuis l’an dernier, Liste guigne aussi du côté des enseignes établies. Après avoir fait une ou deux apparitions sur « Art Statements », celles-ci se trouvent souvent en rade. Pour rester visible à Bâle, Art : Concept (Paris) a ainsi rejoint sur Liste David Kordansky (Los Angeles), Hotel (Londres) et Johann König (Berlin). « Trop vieux pour Liste et trop jeune pour Art Basel », Frank Elbaz (Paris) s’inscrit pour la première fois dans une foire off en gagnant VOLTAshow. Pour ce baptême, il présentera Kaz Oshiro, Svetlana Heger, Meredith Sparks et Davide Balula. Déjà inscrits l’an passé, les Parisiens Hervé Loevenbruck et Laurent Godin misent aussi sur des accrochages de groupe. En revanche, Nathalie Obadia, qui avait précédemment participé à VOLTA, n’a pas réitéré l’expérience. « Je n’ai pas l’image d’une galerie branchée. On ne peut pas tricher avec ce qu’on est », précise-t-elle.
Axée l’an dernier sur l’Amérique latine, Bâlelatina cherche à élargir son territoire en mordant sur l’Europe méridionale. Ce repositionnement explique la présence de deux galeries du sud de la France, Olivier Houg (Lyon), qui présentera notamment MP & MP Rosado et Maurizio Savini, et Sollertis (Toulouse), lequel mise sur Katia Bourdarel et Pauline Fondevila.
Écartelée entre deux sites, soumise à des contraintes horaires ridicules, et surtout grevée d’une organisation chaotique, la foire de design n’avait pas enregistré de bons résultats commerciaux lors de la précédente édition. Le recentrage sous les toits des anciennes halles de la ville devrait changer la donne. L’arrivée d’Yves Macaux (Bruxelles), spécialiste de la Sécession viennoise, de Max Protetch (New York), porté sur l’architecture, et de Clara Scremini (Paris), papesse du verre contemporain, prouve à quel point le design est devenu une notion élastique, pire, un « pin’s sémantique » pour reprendre la formule de François Barré.

- LISTE, 12-17 juin, Werkraum Warteck,15 Burgweg, Bâle,
 www.liste.ch , tous les jours 13h-21h
- VOLTASHOW, 12-16 juin, ULTRA BRAG, 55 Südquaistrasse, Bâle,
 www.voltashow.com, tous les jours 12h-21h
- DESIGN MIAMI/BASEL, 11-16 juin, Markthalle, 10 Viadukstrasse, Bâle, www.designmiami.com, tous les jours 10h-16h
- BÂLELATINA, 13-17 juin, Stiftung Brasilea, 39 Westquai,
www.balelatina.com, Bâle, tous les jours 14h-21h
- SCOPE, 12-17 juin, E-Halle, 15 Erlenstrasse, Bâle, www.scope-art.com, tous les jours 10h-20h

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°261 du 8 juin 2007, avec le titre suivant : Les « off » en quête d’identité

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