Duo

Lumières d’intérieur et d’extérieur

Le Journal des Arts

Le 27 juillet 2007 - 402 mots

Le Petit Palais réunit l’Américain Sargent et l’Espagnol Sorolla.

 PARIS - Après la Fondation Caja Madrid, le Petit Palais met en exergue le travail de deux artistes méconnus du public français, l’Américain John Singer Sargent (1856-1925) et l’Espagnol Joaquín Sorolla (1863-1923). Les deux peintres se retrouvent aujourd’hui à Paris où Sargent étudia la peinture et où Sorolla obtint une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900.
Le parcours de l’exposition, à la fois thématique et chronologique, est organisé selon les trois thèmes qui firent le succès des deux artistes : le portrait, la peinture de genre et les projets de décors, pour la Boston Public Library (Sargent) et la Hispanic Society à New York (Sorolla). Dès ses premières œuvres, Sargent s’illustre dans la peinture d’intérieurs et le portrait, tandis que Sorolla peint des scènes de genre liées au monde de la pêche et de la mer. Sargent compose des intérieurs assez sombres, comme dans Fête familiale (1885), alors que Sorolla, dans Le Retour de la pêche (1894), préfère la lumière naturelle. L’exposition joue sur les parallèles entre les deux artistes, montrant tour à tour leurs divergences et leurs analogies. Dans la section des portraits de groupe et d’apparat, les toiles des deux peintres sont réunies, brouillant au premier abord leurs différences, pour mieux les souligner ensuite, Sargent donnant une plus grande puissance psychologique à ses portraits.
Les peintures de Sorolla à Valence avec sa famille constituent le moment fort du parcours. Ses scènes intimes, baignées d’une lumière rasante, révèlent les lumières du soir ou du matin. Dans Les deux sœurs (1909), deux petites filles rougies par le soleil se tiennent par la main au bord de la mer, dans une composition proche de celle d’une photographie, où les enfants sont représentés de plain-pied, comme pris sur le vif tout en regardant le peintre. L’exposition est malheureusement desservie par des cimaises et des salles trop sombres, un paradoxe pour la présentation de ces « peintres de la lumière ».

PEINTRES DE LA LUMIERE, JOHN SINGER SARGENT, JOAQUÁ?N SOROLLA,

Jusqu’au 13 mai, Petit Palais, Musée des beaux-arts de la ville de Paris, avenue Winston Churchill, 75008 Paris, tél. 01 53 43 40 00, www.petitpalais.paris.fr, tlj de 10h à 18h, sauf lundi et jours fériés, mardi jusqu’à 20h. Catalogue de Tomàs Llorens, 330 pages, 49 euros, ISBN 978-2-87900-992-6. - Commissaires : Tomás Llorens et Dominique Morel - Nombre d’œuvres : 100 - Nombre de prêteurs : 50

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°256 du 30 mars 2007, avec le titre suivant : Lumières d’intérieur et d’extérieur

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