Patrimoine

Patrimoine industriel en mouvement

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 27 juillet 2007 - 497 mots

Les manifestations de « Grande Région » capitale européenne de la culture sont l’occasion de réhabiliter nombre d’anciens sites industriels, notamment miniers et sidérurgiques.

L'idée même de retenir une « Grande Région » comme capitale européenne de la culture 2007, regroupant autour du Grand-Duché du Luxembourg la Lorraine, La Sarre, la Rhénanie-Palatinat et la Wallonie, met en lumière la forte identité industrielle de ce territoire transfrontalier.
Dessinée tant par le nombre de sites occupés que par celui d’ouvriers employés, la physionomie de cette vaste zone de 65 000 km2 fut en effet fortement marquée par une très importante activité, notamment minière et sidérurgique.
Le riche patrimoine industriel qui subsiste donne lieu depuis quelques années à de nombreuses opérations de sauvegarde et de réhabilitation, avec une vocation culturelle qui adopte divers faciès, et permet en outre d’aménager des espaces de grande ampleur qui font souvent défaut aux centres-ville.

Mutations architecturales
Dans la Sarre, le site minier de Reden abrite un Centre pour la Biodocumentation, tandis que l’ancienne aciérie de Dudelange, située dans le Grand-Duché, qui a vu travailler jusqu’à 70 nationalités différentes, devient en 2007 une Cité des migrations. Au mois d’avril, l’exposition « ReTour de Babel » reviendra sur ces mouvements de populations qui ont contribué à façonner l’identité transculturelle de la région.
Non loin de là, l’ancien complexe sidérurgique de Belval, à Esch-sur-Alzette, abrite encore deux hauts fourneaux qui devraient être réhabilités en vue de s’intégrer dans le nouveau plan d’occupation d’une zone en forte mutation, où la banque Dexia s’est déjà fait construire un siège ultramoderne. À terme, ce nouveau complexe très contrasté devrait abriter une salle de concert, une antenne universitaire, les archives nationales, des habitats mixtes… La requalification de l’ancienne Halle des Soufflantes, impressionnant parallélépipède de 160 mètres de long pour 70 de large et 23 de hauteur, a déjà commencé. Elle abritera au mois d’avril l’exposition « All we need is », consacrée aux neuf besoins fondamentaux des êtres humains définis par l’économiste chilien Manfred Max-Neef. Elle devrait ensuite conserver des surfaces d’expositions et offrir au Mudam les espaces de stockage qui lui font défaut !

Sites à vocation culturelle
En Lorraine, le haut fourneau U4, à Uckange, acquis en 2005 par la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch à vocation de témoignage, sera mis en lumière par l’artiste Claude Lévêque au mois d’octobre. À Luxembourg même, situées derrière la gare, les deux Rotondes de Bonnevoie, anciens ateliers de réparation ferroviaire, ont été classées monuments historiques dès 1991, avec d’emblée l’inscription d’une vocation culturelle. Si la restauration de la Rotonde 1 est achevée, permettant notamment d’accueillir, avant Sophie Calle au printemps, l’exposition de Martin Parr « Assorted Cocktail » (165 clichés, tous réalisés au Luxembourg, jusqu’au 8 avril), la Rotonde 2 est restée brute et veut se destiner au jeune public. Lors du lancement de la saison, elle a accueilli « Roundabout. Refreshing Art », une exposition regroupant vingt huit artistes, âgés de 20 à 29 ans, venus de toute la région.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°252 du 2 février 2007, avec le titre suivant : Patrimoine industriel en mouvement

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque