Arts premiers

Des résultats en demi-teinte

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 25 juillet 2007 - 511 mots

Les collectionneurs ont été plus sélectifs et moins actifs dans les capitales belge et française lors des ventes de début juin.

 BRUXELLES/PARIS - La vente inaugurale d’arts premiers organisée à Bruxelles les 5 et 7 juin chez Pierre Bergé & Associés (PBA) a été couronnée de succès. Les enchères sont montées à 700 300 euros pour un couple de statues Zande du Congo, objets rares aux formes cubisantes, estimé au mieux 300 000 euros. L’autre vedette est un crâne d’ancêtre Sépik de Nouvelle-Guinée qui s’est envolé à 146 400 euros, soit cinq fois son estimation. Estimé 100 000 euros, le masque Mukuye Punu du Gabon n’a pas trouvé preneur. « Pour une somme moins élevée, on en trouve de plus beaux », ont commenté quelques amateurs éclairés. Les professionnels étaient plus nombreux que les particuliers encore peu habitués à ce nouveau rituel de ventes d’arts premiers dans la capitale belge et ce, malgré une grande tradition commerciale bruxelloise dans ce domaine et la présentation d’une petite sélection d’objets de la vente à Paris. Mais le développement de telles vacations en Belgique semble assuré pour PBA, notamment par les prometteuses collections belges.

Essoufflement
Malgré les 6 millions d’euros engrangés le 8 juin à Paris par Sotheby’s (qui en espérait jusqu’à 9 millions), on a senti un certain essoufflement. La salle de vente qui était pleine mais complètement éteinte, s’est réveillée par sursauts au passage de pièces exceptionnelles, à l’exemple d’une hache-ostensoir Kanak de Nouvelle-Calédonie, estimée 40 000 et emportée 312 000 euros ; d’un bouchon de récipient à chaux du Moyen Sépik (Papouasie-Nouvelle-Guinée) de la collection Greub, estimé 35 000 euros et parti à 156 000 euros ou encore d’une spatule à chaux des îles Trobriand (Papouasie-Nouvelle-Guinée), estimée 6 000 euros et adjugée 102 000 euros. La déception est surtout venue de la collection Lindner, dispersée en soirée. Les vendeurs avaient fait tourner nombre de leurs objets chez des marchands, avant de les confier à la maison de ventes. Les lots importants manquant de virginité ont par conséquence été cédés en dessous de leur estimation, telle une figure à crochets Yipwon du Moyen Sépik, estimée minimum 300 000 euros et préemptée 264 000 euros par le Musée du quai Branly. La plus haute enchère est revenue à un masque Kwélé du Gabon, vendu 372 000 euros, un record dans sa catégorie. Notons aussi que les prestigieuses ventes de New York, incluant la splendide collection Stanoff, qui ont totalisé 25,4 millions de dollars (18,8 millions d’euros) les 17 et 18 mai chez Sotheby’s, avaient considérablement asséché les ressources des collectionneurs et des marchands. Ce qui n’a pas non plus aidé la vente parisienne du 11 juin chez Christie’s.

PBA, les 5 et 7 juin - Experts : Jacques Blazy (arts amérindiens), Pierre Amrouche et Alain de Monbrison (art africain et océanien) - Résultat : 1,9 million d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 487/164 - Lots vendus : 75 % Sotheby’s, le 8 juin - Experts : Marguerite de Sabran et Patrick Caput (consultant) - Résultat : 6 millions d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 187/85 - Lots vendus : 68,8 % Christie’s, le 11 juin - Expert : Tim Teuten - Résultat : 1,6 million d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 216/92 - Lots vendus : 70 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°262 du 22 juin 2007, avec le titre suivant : Des résultats en demi-teinte

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