Paris pas mieux loti

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 25 juillet 2007 - 337 mots

Pour l’année 2006, la Ville de Paris a octroyé à l’ensemble de ses quinze musées un peu plus de 1,36 million euros, une somme quasi identique à celle de 2005 et en chute vertigineuse depuis quelques années (elle s’élevait à 4 millions d’euros en 2003). Dans cette conjoncture difficile, quelques établissements sont parvenus à tirer leur épingle du jeu et à faire de belles acquisitions grâce à l’apport de libéralités (mécénat, legs, donations…). Si le Musée Galliera a bénéficié d’un montant total de 300 000 euros pour ses acquisitions, 265 000 euros provenaient de libéralités, les dons étant le principal moyen d’enrichissement du musée. Avec près de 1,6 million de libéralités, venant s’ajouter aux 816 000 euros accordés par la Ville, le Musée d’art moderne est sans nul doute le plus gâté des établissements parisiens, ce qui lui a permis d’acheter des pièces aussi diverses qu’une photographie d’Hans Bellmer, La Poupée enceinte, trois récentes peintures de Bernard Frize intitulées Jeudi, N°3 et N°4, un film de Tacita Dean, Presentation Sisters (2005), une pièce lumineuse en néon blanc (2006) de Pierre Huyghe, ou une installation de Cerith Wyn Evans, traduisant en morse La Part maudite de Georges Bataille. Le Musée Carnavalet a, pour sa part, fait entrer dans ses collections sept gouaches de Lesueur sur le thème de la révolution (pour 56 000 euros) afin de compléter le riche ensemble qu’il possède de l’artiste. Citons encore une gouache des années 1930, Cavalier, famille et arlequin (45 000 euros) signée Zadkine pour le musée éponyme, un buste de Madeleine Charnaux en bronze (32 000 euros) pour le Musée Bourdelle et un ensemble de peintures chinoises du XVe au XIXe siècle pour le Musée Cernuschi dont le montant total des acquisitions s’élève à 178 000 euros. Enfin, le Petit Palais s’est enrichi de diverses pièces, comme un vase de Sèvres à décor troubadour et un bracelet de Jules Wiese (vers 1855), mais leurs montants ne nous ont pas été communiqués. Après plusieurs années de vache maigre, dues en partie à d’importants travaux de rénovation, gageons que les musées parisiens soient un peu mieux choyés par leur tutelle l’année prochaine.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°262 du 22 juin 2007, avec le titre suivant : Paris pas mieux loti

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