Paris

« Montparnos »

Le Journal des Arts

Le 25 juillet 2007 - 431 mots

Le Musée du Montparnasse fait revivre ses « heures chaudes » .

PARIS - Lieu d’expérimentation des avant-gardes de la première moitié du XXe siècle, le quartier de Montparnasse a agi tel un aimant pour de nombreux poètes, peintres, sculpteurs, photographes, tels Man Ray (1890-1976), Amedeo Modigliani (1884-1920), Chaïm Soutine (1893-1943), Jean Cocteau (1889-1963) ou encore Alberto Giacometti (1901-1966). Afin de mieux connaître les « Montparnos », le Musée du Montparnasse réunit aujourd’hui quelques œuvres de la collection Oscar Ghez du Musée du Petit Palais à Genève, de collectionneurs privés, du Musée d’art moderne de la Ville de Paris et du Musée Bourdelle. Tableaux et sculptures appuient le propos des quatorze films de la série Les Heures chaudes de Montparnasse, réalisés entre 1960 et 1962 par le réalisateur et auteur de télévision Jean-Marie Drot pour l’ORTF, et diffusés sur trois écrans répartis dans les salles. Fil d’Ariane de cette exposition, les confidences des derniers témoins de cette aventure permettent de mieux comprendre cette période de foisonnement artistique. Sans réelle organisation thématique, le parcours se veut avant tout le reflet d’une époque, parfaitement intégré au sein de ce musée, jadis atelier d’artiste. Ce lieu fut également celui de la Cantine des Artistes créée en 1915 et tenue jusqu’en 1918 par Marie Vassiliev. Cette dernière réalisa en 1927 le dessin Le Banquet Braque, illustrant le retour de Georges Braque du front en 1917. On y reconnaît, entre autres, Henri Matisse, Pablo Picasso, Blaise Cendras, Fernand Léger…
Pêle-mêle, on découvre de très nombreuses photographies de Jean-Marie Drot, parfois découpées et encadrées, source d’inspiration pour la réalisation de ses entretiens. S’y ajoutent des clichés de Man Ray comme Le Violon d’Ingres (1924) prenant pour modèle Kiki de Montparnasse. On retrouve aussi ailleurs un tableau de la reine de Montparnasse, Bain de soleil dans la campagne (1929), aux côtés de La Dompteuse et le lion (1930) et Les deux amies (1926) de Tsuguharu Foujita (1886-1968).
Ce voyage dans le temps nous fait (re)découvrir ce quartier, vivier d’artistes, d’hommes et de femmes liés par l’amitié et l’amour de l’art, que Guillaume Apollinaire décrivait ainsi dans son roman Femme assise : « Voici le Montparnasse qui est devenu pour les peintres et les poètes ce que Montmartre était pour eux il y a quinze ans : l’asile de la belle et libre simplicité ».

sLES HEURES CHAUDES DE MONTPARNASSE

Jusqu’au 6 janvier 2008, Musée du Montparnasse, chemin du Montparnasse, 21, avenue du Maine, 75015 Paris, tél. 01 42 22 91 96, tlj sauf lundi 12h30-19h. Catalogue, éd. Musée du Montparnasse, 250 p., 29 euros, ISBN 2-915774-01-3. DVD, Doriane Films, 2 coffrets de 6 DVD, 35 euros le coffret.

LES HEURES CHAUDES DU MONTPARNASSE

- Commissaires d’exposition : Jean-Marie Drot, cofondateur du Musée du Montparnasse ; Sylvie Buisson, conservateur délégué au Musée du Montparnasse.
- Nombre d’œuvres : 52
- Nombre d’artistes : 36

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°262 du 22 juin 2007, avec le titre suivant : « Montparnos »

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque