Trois questions à

François Borne, galerie Salamander (Londres)

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 20 juillet 2007 - 266 mots

« Un dessin doit être novateur ».

 Paris est-elle vraiment une capitale pour le dessin ?
Toutes les villes se réclament d’être un centre, mais il n’y a plus de centres aujourd’hui. Le marché forme des événements qui permettent aux gens de se rassembler. En janvier, le marché est à New York, en juillet, à Londres, et en mars, à Paris.

Le connoissorship perdure-t-il dans votre domaine, alors qu’il semble en avoir déserté d’autres spécialités ?
Il y a une manière ancienne de concevoir le connoissorship, c’est-à-dire une accumulation de connaissances très précises. On ne porte plus l’accent là-dessus, car nous avons beaucoup d’outils à notre disposition aujourd’hui. Cela donne l’illusion que les gens s’en moquent, mais en fait, c’est tout simplement parce que le travail a été fait. Aujourd’hui, on a au contraire enrichi le connoissorship en plaçant la barre plus haut. Il ne suffit plus qu’un dessin soit lié à une commande, il doit être novateur, virtuose, d’une esthétique parfaite.

Assiste-t-on à une raréfaction du dessin tandis que les ventes donnent paradoxalement l’impression d’une abondance, certes parfois avec des œuvres de qualité moyenne ?
Nous avons une illusion de prolifération, mais il ne s’agit que de trois événements par an où mille dessins sont offerts. Le mythe qui consiste à dire qu’il y avait autrefois des dessins et qu’il n’y en a plus maintenant est faux. À un moment peut-être, il y avait moins d’intérêt pour le dessin et les collections ont été dispersées sans que le public ne s’en émeuve. Mais les vestiges de l’activité intellectuelle des artistes ont toujours été une denrée très rare.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°255 du 16 mars 2007, avec le titre suivant : François Borne, galerie Salamander (Londres)

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