Patrimoine

En Macédoine

Le Journal des Arts

Le 20 juillet 2007 - 393 mots

Les éditions Thalia explorent les influences byzantines sur l’art et l’architecture de cette région.

La collection « Art et Civilisations » des éditions Thalia, qui propose une série de synthèses sur l’art chrétien, consacre un ouvrage à la région de la Macédoine sous l’Empire byzantin, qui fut l’une de ses provinces à plusieurs reprises au cours de l’Histoire. L’ouvrage Macédoine byzantine en retrace l’histoire esthétique du IXe au XIVe siècle, mettant en valeur les influences mutuelles constantinopolitaine et macédonienne, qui aboutiront à une symbiose créative sous les Paléologues (XIIIe et XIVe siècles). Si de nombreux canons iconographiques macédoniens sont repris par les Byzantins, « la région macédonienne a su découvrir, absorber et transformer de manière
créative les diverses influences provenant des métropoles culturelles byzantines, créant de nouvelles valeurs picturales pourtant inscrites dans la tradition », selon les auteurs, Elizabeta Dimitrova et Sacho Korunovski, respectivement enseignants à l’université de Belgrade (Serbie) et d’Ohrid (Macédoine), et tous deux à l’université de Skopje (Macédoine). « Cette symbiose a permis la création de chefs-d’œuvre de l’architecture, à l’intérieur desquels les modèles provenant des capitales byzantines ont été harmonisés et colorés avec les élégantes nuances de la tradition locale », concluent-ils. Ces spécialistes des Balkans ont constitué un corpus de monuments classés chronologiquement. Cet inventaire permet de confronter les opinions des chercheurs autour de différentes questions comme l’apparition de l’architecture monumentale dans cette région. Chaque édifice fait l’objet d’une analyse architecturale et stylistique poussée, légitimant de très nombreuses analogies avec l’art religieux byzantin. Ainsi l’église de Saint-Pantéléïmon à Nerezi et le monastère du Christ Pantocrator présentent-ils tous deux cinq coupoles, une tradition de la métropole byzantine.
Pour améliorer la compréhension de ces analogies, les auteurs ont agrémenté le texte d’une multitude de photographies. Des reproductions des paysages de la région où pointent des trésors d’architecture religieuse, des peintures à fresque, mais aussi des quelques rares icônes peintes, joyaux de l’art macédonien. En annexe, les férus d’architecture trouveront les plans, les élévations, les coupes des églises abordées, des documents réalisés en partie par Sacho Korunovski. La réussite de ce livre réside en sa conciliation de la rigueur scientifique et de la pédagogie par le biais notamment des illustrations, suscitant l’intérêt d’un public plus large à ce patrimoine exceptionnel.

ACHO KORUNOVSKI ET ELIZABETA DIMITROVA, MACÉDOINE BYZANTINE-HISTOIRE DE L’ART DU IXe AU XIVe SIÈCLE

Thalia Édition, 2006, 258 p., 90 euros, ISBN 2-35278-000-4.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°255 du 16 mars 2007, avec le titre suivant : En Macédoine

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