16 mai. - 29 sep. 2008

Épinal

MUDAAC

Jacques Villeglé - De la transgression à la collection (1949 - 2007)

Le cheminement imaginé par Philippe Batta, conservateur du musée et commissaire de l’exposition, dépasse la chronologie pour mettre en valeur différentes collections d’amateurs (Jan A. Ahlers et Patrice Couturier), de galeristes (Linda et Guy Pieters), d’institutions publiques (le Frac de Bretagne), et de Villeglé lui-même. C’est sur le regard de Jan A. Ahlers que s'ouvre l’exposition. L’importance de cet ensemble des années 1950-1960, incluant les premières appropriations de l’artiste (M -1949-), en fait un paradigme de l’époque. Subversif, le procédé des affiches lacérées prend l’allure d’une peinture sans pinceaux : « une peinture de la non peinture », dit Villeglé.

À l'inverse, les collections des Pieters et de Patrice Couturier concernent les œuvres des années 1990-2000. Exceptionnelle par ses dimensions (22,50 m de long), Manson & The little Rabbit témoigne des changements imposés au travail de l'artiste, par l’évolution du paysage urbain. Depuis quelques années, Villeglé a dû abandonner un Paris quasi privé des résidus de l'affichage sauvage au profit de la province et de pays proches ou lointains : Espagne, Argentine...

Une salle, dédiée au langage socio-politique, rappelle que Villeglé, depuis les années 1970, mène, dans le prolongement des affiches, un autre travail qu'il veut animé par un même esprit de revendication. Sortes de tags savants faits à base de lettres « énergumènes », ces œuvres sont pensées comme un outil de dénonciation sociale. Après la violence crue et directe des affiches, on ne peut s'empêcher, pourtant, de trouver à ces travaux une faiblesse visuelle qui ne rend pas complètement justice à la force d'un créateur qui n'est jamais autant lui-même que dans l'anonymat de ses rapts urbains.

Dans le jardin de sculptures du musée, l'artiste a conçu un Mémorial : paroi en acier Corten percée de nom d’artistes et de mouvements représentés dans la collection du musée d’Epinal. Hommage à son ami Bernard Huin, aujourd’hui décédé, conservateur à l’origine des collections d’art contemporain du musée d’Epinal, mais aussi premier homme d'institution à avoir cru en Villeglé.

J. Villeglé, De la transgression à la collection, dit le titre de l'exposition. Une transgression dont l'importance a fini par être reconnue par les institutions (et bientôt par le Centre Pompidou) grâce au regard attentif et fidèle de quelques amateurs éclairés.

Amandine Rabier
Informations pratiques
MUDAAC

1, place Lagarde
Épinal 88000
Grand Est
France

Contact
+33 (0)3 29 82 20 33
SITE WEB
http://www.vosges.fr/La-vie-en-Vosges/Mus%C3%A9e-d%C3%A9partemental.htm

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